Les pays Baltes : Carrefour de l'histoire et gardiens d'identités multiples
- lidzsvaru
- 21 avr.
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Situées à la croisée des chemins de l'Europe, les pays Baltes ont longtemps constitué un point stratégique entre Orient et Occident. Carrefour commercial, lieu de passage vers les territoires du Nord ou de l'Est, c'est une terre riche en ressources minérales, agricoles, ou artisanales, ces territoires ont joué un rôle déterminant dans l'Histoire de la région. A la frontière de multiples influences -slaves, scandinaves, germaniques-, la Lithuanie, Lettonie et l'Estonie ont été convoitées par de nombreuses puissances. Du moyen-Âge à l'époque moderne, ils ont été envahies, conquises, puis intégré de force par différents Empires, notamment par l'Allemagne nazi ou l'URSS après la révolution bolchévique. Pourtant, ces peuples ont toujours su préserver leur identité propre, retrouvant leur souveraineté après la seconde guerre mondiale et affirmant leur indépendance à la chute l'union soviétique. UN MONDE RURAL PETRI DE TRADITIONS
Majoritairement agricoles, les pays Baltes ont préservé un lien fort avec la terre et / ou la mer, gardant vivantes leurs traditions rurales. Depuis les années 1980, l'intérêt pour leur passé s'est intensifié avec la volonté d'écrire un roman national fort. Les fouilles archéologiques, bien qu'encore peu nombreuses, se multiplient et révèlent des aspects fascinants de leur histoire pré-chrétienne.
LES LATGALIENS : Peuple du nord-est letton
Parmi les différents peuples qui ont habité cette région, les Latgaliens occupent une place singulière. Etablis dans le nord-est de l'actuelle Letonnie, loin des côtes, ils se sont développés autour d'une culture rurale et agricole forte en artisanat, tout en tirant profit des routes commerciales vers Byzance ou Novgorod. Leur territoire voisinait ceux des Estoniens, des tribus slaves et des Séloniens, dessinant une mosaïque de cultures où les échanges et influences étaient constants. Leur culture témoigne de nombreuses influences : costumes décorés de motifs slaves, ornementations proches de celles retrouvées chez les Finnois ou sur l'ile de Gotland à la même époque. Ces emprunts révèlent d'une grande ouverture culturelle et une diversité de modes de vies. EXPENTION ET COHABITATION
Les premières mentions concernant leur existence datent du XIe.s, retrouvés dans des chroniques Rus, ou bien plus tard au XIIIe.s dans les Chronique d’Henri de Livonie, Annales de Quedlinburg. Malgré leur pacifisme (peu de sources concernant les conflits armés), les Latgaliens ont progressivement étendu leur territoire vers le nord de la Lettonie et de l'Estonie, jouant d'alliances diplomatiques. Leurs terres, bien que moins fertiles que celle des Semigalliens, regorgeaient de minéraux et de gemmes; notamment l'ambre rouge; qui a largement contribué à leur richesse et à leur rayonnement commercial. Face aux envahisseurs chrétiens du XIIe.s, les Latgaliens viendront sceller puis renforcer un pacte d'alliance militaire avec les ducs de Pologne (dans l'actuelle Biélorussie). Bien que cette alliance fut solide, elle n'arrêta pas l'alliance des deux ordres germaniques et leur territoire se vit placé sous le joug de la papoté, créant ainsi un des ordres religieux les plus puissants et les plus riches qui aient pu exister dans toute la période médiévale européenne, l'ordre Teutonique.
UN PATRIMOINE FUNERAIRE RICHE ET COMPLEXE
Près de 90 monticules fortifiés par des palissades en bois ont été identifiés en Latgalie, faisant office de prémices aux mottes féodales de France. Les sites majeurs incluent Jersika, Uolinkalnis, Asuotė, Baliuliu piliakalnis alkakalnis - Zilaiskalnis, Sauleskalnis. Les Latgaliens de l'ouest enterraient leurs morts dans des fosses individuelles regroupées en cimetières, tandis que ceux de l'est privilégiaient les tumulus creusées par excavation. Certaines tombes vides; identifiées comme cénotaphes, pourraient honorer des tribus latgaliennes disparues.
Les tombes révèlent des rites élaborées : corps disposés les bras croisés, riches vêtements, bijoux, armes etc ... Une nette distinction sexuelle est visible dans les rituels et objets funéraires. Les hommes étaient souvent accompagnées de leurs armes; les femmes de parures, bijoux et éléments de costume d'une richesse remarquable. On note également la présence d'éléments végétaux (tapis de fougères) sous les têtes des femmes, mais une orientation différente de celle des hommes (axe nord-sud pour les hommes, axe est-ouest pour les femmes). Parfois, les sépultures abritent des corps incinérées. Il s'agit de possibles étrangers ou des esclaves sacrifiés lors de ces rituels, mais aucun indice ne permet aujourd'hui d'en connaitre la nature. Cependant, dans la quasi totalité de ces tombes, des traces de charbon ont pu être découvertes, utilisés lors des rituels funéraires accompagnant la cérémonie de mise en bière du défunt. Le bois, le lin ainsi que des boites en pin dans lesquels étaient disposés les corps d'origine plus "noble", et l'orientation opposée des défunts selon leur sexe participent à un ensemble de rites très codifié et complexe. BIJOUX, VÊTEMENTS ET PARURES : UN ART VESTIMENTAIRE UNIQUE
Bien que nombre de tumulus aient été pillés, l'Etat letton œuvre aujourd'hui à la préservation et à la récupération de ce patrimoine. A partir du XIe.s, les tombes deviennent plus individualistes, parfois destinées à des couples ou accompagnées d'esclaves. Ces sépultures, parfois bâties sur les ruines d'anciens habitats, témoignent d'une relation sacrée entre les vivants et leur environnement.
L'étude des sépultures Latgaliennes permet aujourd'hui une reconstitution fidèle de leur mode de vie, de leur hiérarchie sociale, et de leur art de vivre. Leur artisanat vestimentaire, riche en laiton, perles, motifs géométriques et textiles complexes, s'affirme comme une expression remarquable de l'identité balte médiévale.
Bibliographie
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